Organismes Planctoniques
Les lieux abandonnés, sont très souvent des symboles de l’après-déclin indus- triel. C’est dans ce contexte de lieu en perdition soumis aux aléas du temps que j’ai développé une pratique artistique «in situ ». C’est a dire qui prend en compte l’espace pour intervenir dans celui-ci, de manière picturale dans mon cas.
Cette démarche artistique a été entreprise en 2001 à Toulouse en découvrant le site de l’usine JoB, ancienne fabrique de papier. En étant l’une des premières personnes à pénétrer dans ce lieu, l’endroit se trouvait vierge de toutes traces de tags et autres inscriptions. Ceci m’a donné l’envie de peindre sur les fonds bruts déjà existants. Je me suis donc focalisé sur les endroits les plus intéressants par leurs volumes, leurs couleurs et la lumière qui y pénétrer. À partir d’une pratique graffiti de «piecers», les lettres se sont adaptées au contexte. Elles ont fini par s’effacer pour devenir des formes organiques primitives a part entière. Les organismes hybrides planctoniques, O.H.P. Dans ce cadre, l’idée d’une créature vivante, qui prend forme dans ce type d’espace, suggère l’idée de réaction et d’adaptation à ces espaces en mutations.
Cela renvoie à la résilience de la nature, qui, même dans des environnements pollués ou dégradé, trouve parfois un moyen de donner la vie.
Les O.H.P. sont donc des formes de vie primitives organiques qui colonisent ces lieux en mutations. Par l’intermédiaire de l’illusion, du trompe l’œil, j’essaie de créer un nouvel espace intermédiaire entre réalité et fiction. J’explore au sens propre et, au figuré la relation entre l’art et l’architecture et l’hybridation entre la nature et la machine. Ces créatures soulignent des préoccupations sociétales et environnementales. Elles expriment mon point de vue sur des questions contemporaines cruciales tout en explorant la dimension esthétique et conceptuelle de l’espace réel.
Abandoned places are very often symbols of post-industrial decline. It is in this context of deteriorating places subject to the vagaries of time that I developed an "in situ" artistic practice. That is to say, one that takes into account the space to intervene within it, in a pictorial manner in my case.
This artistic approach began in 2001 in Toulouse upon discovering the JoB factory site, a former paper mill. Being one of the first people to enter this place, the site was free of any traces of tags and other inscriptions. This gave me the desire to paint on the existing raw backgrounds. I therefore focused on the most interesting areas for their volumes, colors, and the light that penetrated them. Starting from a graffiti practice of "piecers," the letters adapted to the context. They eventually faded away to become full-fledged primitive organic forms: the Planktonic Hybrid Organisms (P.H.O.). In this context, the idea of a living creature taking shape in this type of space suggests the notion of reaction and adaptation to these mutating spaces.
This refers to the resilience of nature, which, even in polluted or degraded environments, sometimes finds a way to give life.
The P.H.O.s are therefore primitive organic life forms that colonize these mutating places. Through the use of illusion and trompe l'oeil, I try to create a new intermediate space between reality and fiction. I explore, both literally and figuratively, the relationship between art and architecture and the hybridization between nature and machine. These creatures highlight societal and environmental concerns. They express my point of view on crucial contemporary issues while exploring the aesthetic and conceptual dimension of real space.